Fabien Sabatès

Fabien Paris Sabatès

1951 – 2033 (j’ aime son Humour : 😀 )

Si les oiseaux se cachent pour mourir, Sabatès ne se montre pas souvent non plus, mais il se porte mieux qu’eux…

Sabatès ? C’est une chaussure en catalan, bon départ pour devenir une pointure dans son domaine… Son histoire est celle d’une vie atypique, toute entière vouée à Citroën… Et ses racines issues d’une famille curieuse ne pouvaient en faire autre chose que ce qu’il est devenu…

Son grand-père grava les billets de banque et les timbres espagnols…

Son grand oncle fut pendant plus d’un demi-siècle l’ami et le secrétaire de Picasso…

Son cousin fut le secrétaire de Salvador Dali — mais il l’escroqua superbement et passa par la case prison…
Pas rancunier, Dali invita Sabatès le jour de ses 22 ans, le 25 septembre 1973 à passer une journée avec lui et son épouse Gala dans leur maison de Cadaquès.. Journée de fous qu’il aurait bien aimé raconter s’il n’était pas mort… (En fait, il paraît qu’il fait le mort, mais il a bougé !)

Sa mère (morte en 2009 à 87 ou 88 ans, personne ne sait sa date de naissance exacte) refusa la demande en mariage de Dario Moreno qui était son amant… Dommage, car Fabien Moreno c’était pas mal non plus…

À 6 ans, il voit passer Louis XIV dans un carrosse à Versailles – ville où il sera en partie élevé par une nourrice qu’il a tant aimée. C’est le Roi Soleil qu’il salue avec son mouchoir, sans savoir qu’il est figurant dans un film…

À 9 ans, il apprend à tricoter des écharpes pour son nounours, mais n’en fera jamais un métier, y’avait trop de trous. Ce nounours, il l’a toujours, il trône en bonne place aux côtés de Bouddha…

À 10 ans, il veut devenir cosmonaute russe, mais il n’y arrivera pas, pourtant il passera quelques jours avec son héros Youri Gagarine en 1967…

À 16 ans, le 22 juillet 1968, il devient père par hasard… Éléonore, joli prénom décidé par la mère… Mais ses relations avec elle seront toujours chaotiques et en sens interdit… Père est un métier qui ne s’improvise pas surtout quand on a une âme de saltimbanque… Et puis, c’est connu, les parents sabotent toujours leurs enfants…
Ses enfants n’ont sans doute jamais ouvert les quelques 130 ouvrages qu’il a écrit…
Il ne s’est jamais marié. Pas si fou…

Sa sœur aînée, Esmeralda, femme libre avant l’heure, épouse Papa, l’homme de sa vie en 1964, il est noir… 51 ans plus tard ils sont toujours heureux… Cette sœur courageuse et au caractère trempé est pour Fabien un modèle et une fierté.

À 18 ans, il est mis à la porte du foyer de l’Assistance publique où il se plaisait à vivre depuis des années, coupé de sa famille. Seul dans la vie et avec 200 fr en poche, il part en stop en Afrique pour un an… Ses aventures africaines suffiraient à écrire un gros livre fort rigolo… (Il l’a écrit finalement en 3 volumes et publié.)

À 20 ans, amoureux, il suit Britt, une danoise blonde, au Danemark pour une année. Il apprend le danois et à faire la vaisselle et à fabriquer l’alcool de riz, mais rentre en France le scoubidou entre les jambes puisqu’un autre a pris sa place dans son lit.
Si sa première voiture est un Roadster Ford A de 1929… Il a possédé ensuite plus de cent Traction (pas ensemble !)… Sans compter les 2 CV, DS et même une Rolls-Royce Silver Shadow…

Il franchit les portes du quai de Javel pour la première fois en avril 1972 après avoir garé sa Rosalie devant l’entrée en se faisant engueuler par un gardien… « C’est quoi cette vieillerie ?… ». Malin le gars !

Il parle anglais, danois, espagnol et le thaï (son côté obscur, sa part de masochisme sans doute)… Et en plus il est gaucher…

Son seul diplôme est le 25 mètres nage libre, mais il a triché vers la fin en posant le pied au fond pour avancer… Il y a prescription.
Il a aussi passé à 14 ans le certificat d’études arraché grâce à sa gueulante de La Marseillaise, mais il disait « ça ne compte pas »…

Que dire de plus ?

Il fait, en partie, mai 1968 à bord d’une Traction noire avec au volant un pote fils de médecin qui avait mis un faux caducée sur le pare-brise pour avoir de l’essence… Puis, raflé à la Bourse par les CRS comme pyromane (il avait une boîte d’allumettes sur lui !) à bord d’une DS Break de la télévision allemande, il se tape une nuit de prison passée à compter les carreaux blancs de sa cellule à la Conciergerie…
Oui mon cher ! Oui ma chère !
La Conciergerie c’est plus noble que la Santé… Marie Antoinette en 1793, puis Danton, Robespierre, Lavoisier, Malesherbes, tout ça pour finir par Sabatès en 1968… Hum… Que du beau linge là-dedans… Il en est ressorti avec toute sa tête.

En juin 1968, il entre modestement à Hara-Kiri comme faiseur de tout et de rien et il en sera l’un des « mannequins » jusqu’en 1977… Avec Coluche, qu’il côtoie souvent lors de séances de prises de vues de Jacques Chenard (le regretté Chenz), ils décident de porter des lunettes rouges de chz Julbo…
Sabatès les porta plus longtemps que Coluche…

En 1968, pour un an, il devient photographe médical à l’hôpital Necker à Paris d’où il conserve une grande passion pour la photo et le cinéma… et les jeunes infirmières.

En 1972, rentré du Danemark, il devient animateur au Club Med, pour quatre ans, et en profite pour apprendre la mécanique et parfaire ses connaissances de l’anatomie féminine (en constatant après maintes recherches et expériences que les femmes sont toutes fabriquées pareil : deux machins qui gigotent en haut et deux trous en bas très rapprochés, rien de folichon, pas de quoi en faire tout le foin qu’on en fait !)…

En 1975, il quitte le Club Med et entre à France Inter grâce à son ami François de Closet (Hou le piston !) et devient homme de radio durant 15 ans à la Maison de la radio. Il fera, entre autres, la première émission du jeune Daniel Balavoine et de la femme du Président Mitterrand depuis l’Élysée. Il ira ensuite sur RFI où il sera la voix de la France pour les pays de l’Est sept années durant, pendant le joug communiste… et partira 12 fois en URSS pour apprendre le russe, langue qu’il ne parle toujours pas.

En 1976, il créée la revue « Traction Avant » et la commence au numéro 19, c’est assez con en fait, ne demandez pas pourquoi… Bien des collectionneurs cherchent en vain les premier numéros ! Certains ont même affirmé les posséder… C’est à voir !

En 1978, premier livre : « La Croisière jaune », le virus a pris, les ouvrages se suivent… Il fera aussi le nègre pour certains auteurs (des noms ! Des noms !… Pierre Miquel ? Wouah, ça c’est de la délation de première bourre !)… Il a écrit en Thaïlande un gros roman, un « thriller » d’action (pour changer des bagnoles) avec plain d’espions, de mafias, de filles superbes (pas une seule vergeture !), des cascades (même pas mal !) et des cascades (les premières sont des chutes, les secondes aussi, mais d’eau…).

En 1979, il se rend en Russie à bord d’une Traction avant Citroën de 1937, sans outils ni pièces de rechange ; en 2001 il relie Paris aux pyramides égyptienne en 2 CV via la Tunisie et la Libye et descente proche du Soudan à la limite des Kalachnikov, et en 2007, après quelques autres raids africains en 2 CV, il fait un incroyable Paris-Pékin et retour par la Mongolie et la Sibérie, en voiture, dont il tirera un livre amusant : La croisière Chine 2007.

En 1980 c’est l’aventure de « Javel », la première revue Citroën indépendante de l’usine, qui se vautre au bout de 3 numéros par la trouille d’un éditeur un peu vénéneux sur les bords et qui empoche au passage l’argent des abonnés…

Puis c’est « Citroën-Revue » en 1995, une expérience unique en France portant sur 15 numéros passionnants, mais vouée à l’échec par l’impossibilité d’obtenir un numéro de Commission paritaire. Le directeur de la Communication Citroën sera viré pour lui avoir donné le nom de la marque ! Fallait pas le mériter Sabatès…

En 1996, il crée sa maison d’édition Citropolis qui éditera la revue du même nom puis en 1998 le titre « Planète 2 CV ». Sans le sou alors, il écrit tout sous divers pseudos… Sortirons ensuite « Citrocolor », première revue pour enfants citroënistes (qui, hélas !, plonge après 3 numéros…) et « 2 CV Xpert », autre expérience unique et parfaitement maîtrisée qui tout au long de ses 16 numéros, sur 4 ans, éduque le deuchiste quant à sa voiture fétiche. Revue qui ressortira au n° 17 en juin 2011 avec une nouvelle équipe et qui paraît toujours… Faute de clients et crise oblige, « Citropolis » est stoppé en juillet 2011.

Et ça continue en 2016, passion intacte, les revues 2 CV sortent régulièrement… mais il n’en a plus les rênes, il observe de loin, sans plus.

En 2008, installation solitaire en Thaïlande où il finalise enfin le rêve secret de sa vie : vivre sous les cocotiers (sans prendre une noix sur la gueule quand même !) en mangeant du durian et en écrivant ce qui lui passe par la tête… Et roule ma poule ! Chaque jour lui apporte son lot de surprises et de trucs rigolos et fous et coquins…
Il s’achète un petit resort près de la mer, puis un second, puis il les revend pour vivre de ses rentes, loue une maison agréable en centre ville. Il roule en Vespa, nostalgie oblige.

2017, il continue de publier des livres en France, livres de BD anciennes qu’il réédite depuis 2015 et une série en 20 volumes sur les automobiles.

Il meurt en 2033 à l’âge de 82 ans dans les bras d’une jeunette de 32 ans (paraissant 6 mois de moins), c’est ce que lui avait prédit en tout cas une diseuse de bonne aventure dans un salon de massage de Bangkok, diseuse à qui il avait mis une claque dans la gueule avant qu’elle ne lui dise le jour exact de sa mort… Faut ce qu’il faut !
Il sera incinéré et ses cendres vendues sur Ebay sans prix de réserve…

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